syndicien Vosgien
Nombre de messages : 3690 Age : 46 Localisation : Les Hautes-Vosges Date d'inscription : 09/06/2007
| Sujet: La Licorne (Gabella & Jean) Ven 11 Avr - 11:36 | |
| LA LICORNE (Gabella & Jean) "1565. Plusieurs anatomistes réputés meurent dans des conditions étranges. À Paris, Ambroise Paré, chirurgien du roi en bute aux médecins de la Faculté – qui voient en lui un rustre parvenu – constate le décès de l’un d’eux. En enquêtant, il croise d’inquiétantes créatures et découvre que certaines recherches – que le pouvoir et l’Église cherchent à étouffer – sont en jeu…"LA LICORNE T1 - Le dernier temple d'Asclépios (10/2006) Le Tome 1 & son TT avec XL : " Durant la seconde moitié du XVIe siècle, plusieurs anatomistes réputés meurent dans d'étranges conditions. Ambroise Paré, chirurgien du roi, prend connaissance de l'un de ces cas et commence à enquêter sur les circonstances de cette mort. En cherchant à comprendre, il va découvrir des choses qui dépassent l'entendement et pourraient bouleverser l'Histoire...
La lecture des deux premiers tiers de l'album est on ne peut plus fastidieuse. Le lecteur est propulsé au coeur d'une espèce de chasse à l'homme dont il ne sait quasiment rien et assiste alors à une succession de scènes où le gore côtoie le verbe rabelaisien de certains dialogues. Durant près de trente pages, la greffe du lecteur dans l'univers créé par Mathieu Gabella aura du mal à prendre, tant les informations distillées au compte goutte ont du mal à agir comme antibiotiques. D'autant plus que la multitude de personnages, simplement mentionnés ou acteurs de l'histoire, ne facilite pas la compréhension d'un scénario particulièrement dense. Fort heureusement, le dernier tiers éclaircit (enfin) plus en détails l'univers original de la série ainsi que les causes de cette chasse aux anatomistes. Dès lors, il est possible d'entrer réellement dans le récit et à en apprécier la lecture. La dernière séquence qui termine l'album par un cliffhanger finit de convaincre !
Influencé aussi bien par le troisième art (la peinture) que par le neuvième, et en particulier les comics, le style graphique d'Anthony Jean est particulièrement bluffant de prime abord. Malheureusement, la finesse de son trait et l'absence de réel contraste entre l'encrage et la mise en couleurs peuvent rendre la lecture quelque peu laborieuse. D'autant plus que les teintes sombres, bien qu'elles contribuent énormément à l'ambiance oppressante de l'histoire, perturbent la lisibilité de l'ensemble. Malgré cela, le dessin impressionne et se révèle particulièrement maîtrisé pour un premier album. Hormis les décors qui pèchent par un manque de détails, le soin apporté aux personnages et autres créatures difformes ainsi que le dynamisme des scènes d'actions sont des atouts incontestables.
Le Dernier Temple d'Asclépios se révèle donc suffisamment convaincant et prometteur pour se pencher sur la suite de ce triptyque. Cet album a reçu le prix BDGest'art 2006 du meilleur premier album : de quoi pousser les auteurs à se surpasser ? On l'espère." LA LICORNE T2 - Ad Naturam (02/2008) Le Tome 2 & son TT avec XL :"Le corps humain évolue ! Pas naturellement, mais de manière provoquée ! Par qui ? Pour quoi ? C'est ce que doit découvrir un petit groupe de médecins aux moyens insoupçonnés, les Asclépiades, rassemblés autour de Michel de Nostredame. Leur but ? Constituer une armée de savants pour faire avancer la science et confondre celui qui joue impunément avec l'anatomie humaine.
Si une grande partie de la production actuelle ne fait pas preuve d'une originalité débordante, il y a de ces séries qui, dans leur format traditionnel de 46 planches, relèvent d'une toute autre ambition. La licorne en fait assurément partie, avant tout grâce à son fond historique. Mathieu Gabella (La chute, Idoles...) reprend ici à son compte, dans une vision toute personnelle de l'Histoire, quelques-uns des plus grands chercheurs de leur temps, tous pères de la médecine moderne. La profusion de figures historiques, et c'est dommage, ne lui permet toutefois pas de nous les présenter tous de façon approfondie. Certains d'entre eux font ainsi plus de figuration qu'autre chose et n'apportent pas de réelle valeur ajoutée, que ce soit par leurs actes ou les idées qu'ils peuvent mettre en avant. Fort heureusement, les textes explicatifs placés en fin d'albums, chargés de nous en apprendre davantage sur les différents protagonistes, comblent en partie cette lacune. Ce sont ensuite les motivations des groupes en présence qui assurent l'intérêt de l'intrigue car elles ont pour objet une chose bien mystérieuse : notre propre corps ! Les différentes factions qui s'opposent depuis maintenant deux albums, avec pertes et profits de part et d'autre, suivent toutefois la voie habituelle du thriller ésotérique. On notera ainsi une façon parfois exagérée d'entretenir le mystère.
La peur qui pointe le bout de son nez à la fin de ce deuxième tome est donc de voir Mathieu Gabella dépassé par sa propre création. Saura-t-il donner un sens et un rôle à leur mesure à tous ces disciples d'Asclépios qu'il réunit à tour de bras ? Saura-t-il boucler son intrigue avec la cohérence qui sied à de tels récits pour le moins obscurs ? Réponse avec la suite d'une série qui a soulevé un vif enthousiasme dès la parution du premier volume. Il ne faut toutefois pas oublier que la complexité d'un scénario n'a de sens que si elle s'articule autour d'une trame claire et précise. Le scénariste semble d'ailleurs vouloir aller dans cette direction : le récit gagne en lisibilité ce qu'il perd en densité. Le propos est alors plus diffus, regorgeant moins d'informations qu'auparavant, mais il épargne au lecteur les changements de temps et de lieu intempestifs qui avaient tendance à nuire au rythme de lecture.
Son succès, La licorne le doit assurément à son ambition affichée de mêler réalité et fiction dans une revisite de l'Histoire des sciences médicales. A n'en point douter, le graphisme d'Anthony Jean n'y est pas non plus étranger. Ce dessinateur aperçu pour la première fois dans Le Grimoire du Petit Peuple de Pierre Dubois tente d'imposer son propre style : quelques décors somptueux, des personnages bien typés (mais qui n'échappent pas toujours aux clichés, ne serait-ce que pour une troupe d'élite qui cède à la mode du tatouage à la yakuza), des inventions révolutionnaires parfaitement illustrées, etc. Son meilleur atout, pourtant, ne réside pas là : ce sont les primordiaux, ces êtres faits de muscles et d'os, aux airs de créatures mythologiques, qui forcent le respect. Même si leur rôle dans l'histoire devra encore être éclairci par la suite... Pour en terminer avec le visuel, seule une colorisation parfois trop sombre, bien que techniquement irréprochable, pourrait ternir l'impression résolument positive laissée par cet illustrateur de talent. A noter, aussi, la trop grande confusion de certaines scènes qui gagneraient à être moins chargées, notamment l'apparition en fin d'album d'un monstre tentaculaire qui rappellera de bons souvenirs aux lecteurs de Yoko Tsuno.
Verdict après deux volumes ? Encourageant, ambitieux... mais terriblement risqué. Prions pour que les auteurs ne tombent pas dans leur propre piège..." Lien vers l'auteur :http://anthonyjean.canalblog.com/ | |
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Smirnof Administrateurs
Nombre de messages : 2443 Age : 53 Localisation : dans le 41 Date d'inscription : 08/06/2007
| Sujet: Re: La Licorne (Gabella & Jean) Ven 11 Avr - 15:16 | |
| superbe présentation de la série Syndicien | |
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harrison Golden Boy
Nombre de messages : 8121 Age : 42 Localisation : Place Poulerte Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: La Licorne (Gabella & Jean) Ven 11 Avr - 18:35 | |
| Un premier post dont la qualité est à la hauteur de celle de la série. Je vous conseille les TT, ils sont magnifiques. Après le 1, le 2 sera bientôt mien je pense... | |
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Yoda Lecteur
Nombre de messages : 100 Age : 60 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 15/04/2008
| Sujet: Re: La Licorne (Gabella & Jean) Sam 14 Juin - 17:02 | |
| Les TT sont impressionnants c'est vrai ... | |
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| Sujet: Re: La Licorne (Gabella & Jean) | |
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